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Sport et traumatologies
On a l'habitude de dire que le sport, c'est la santé, mais la fréquence des accidents survenant dans le cadre de la pratique sportive ( et surtout en compétition) incite à relativiser cette affirmation.
En effet, la compétition impose aux organismes des sportifs des contraintes quelquefois excessives pouvant être cause de blessures plus ou moins graves.
Pourtant un grand nombre de ces blessures pourraient être évitées, grâce notamment à une meilleure connaissance de leur mode de survenue. En effet , on se blesse rarement " par hasard " ! L'interrogatoire du blessé permet souvent de relever des erreurs de tous ordres qui ont facilité l'accident.
Nous allons étudier les blessures les plus courantes avant d'expliquer les premiers soins à y apporter, et les mesures essentielles de prévention indispensables à une pratique sportive de qualité sans danger pour la santé.
On peut schématiquement distinguer 2 grandes catégories de blessures chez le sportif : celles occasionnées par des traumatismes aigus et celles secondaires à des microtraumatismes.
Les lésions les plus fréquentes concernent essentiellement les os, les articulations et les muscles.
TRAUMATOLOGIE AIGUE :
Les lésions osseuses :
Elles sont toujours graves, dues à des chocs violents, des chutes mal contrôlées. Elles doivent immédiatement être reconnues, pour éviter de les aggraver par des manoeuvres malencontreuses, et pour éviter des souffrances inutiles. Dans le doute, il vaut mieux ne rien faire avant l'arrivée des secours, plutôt que de tenter un geste qui pourrait être nuisible. Les fractures nécessitent un traitement rapide, commençant par une immobilisation dans une attelle si possible. En cas de plaie, il est utile de limiter les risques d' infection en protégeant la zone atteinte avec des compresses stériles ou un linge propre. Les fractures les plus graves sont celles dites " ouvertes", les fractures articulaires et celles touchant le rachis. Attention également aux traumatismes violents du crâne, avec perte de connaissance meme brève, en raison du risque d'hématome intracrânien. Attention aussi aux fractures des dernières côtes pouvant embrocher le foie et la rate.
Les lésions articulaires :
Ce sont essentiellement les entorses, dues à des mouvements étant allés au-delà des amplitudes articulaires normales.(cf Article TPLF concernant les entorses de la cheville) Ces lésions sont caractérisées par des déchirures plus ou moins complètes des ligaments permettant la stabilité des articulations. Les signes de gravité sont la perception d'un craquement, signe de rupture ligamentaire et le gonflement immédiat révélant un saignement intra-articulaire.
Les articulations les plus touchées sont les chevilles, les genoux, puis les doigts et les épaules qui peuvent aussi être le siège de luxations ( attention aux risques d'une réduction de luxation à chaud, avec fracture secondaire possible …
TRAITEMENT IMMEDIAT : il est essentiel de limiter l'importance de l'hématome, qui va mettre du temps à se résorber et va retarder la guérison. C'est pourquoi il est utile dès la constatation de l'entorse de surélever le membre atteint, de mettre l'articulation touchée dans la glace (en veillant toutefois à ne pas placer la glace au contact direct de la peau) et de la comprimer modérément avec une bande élastique ( surtout ne pas masser ni chauffer).
Les lésions musculaires aigues :
Elles peuvent être dues à un choc direct, c'est la "béquille". Il s'agit d'un écrasement des masses musculaires, avec formation d'un hématome secondaire diffus. Il peut aussi s'agir d'une déchirure , ou d'un claquage, avec rupture d'un nombre plus ou moins important de fibres, et donc formation d'un hématome. La blessure peut aller jusqu'à la rupture complète.
L'élongation est un allongement du muscle au-delà de ses possibilités d'extensibilité. Il n'y a pas de rupture des fibres, donc pas de saignement.
Les courbatures, contractures et crampes sont bénignes, dues généralement à un surmenage du muscle .
TRAITEMENT IMMEDIAT : en cas de claquage, il faut arrêter immédiatement l'effort dès la perception de la douleur, pour ne pas aggraver la déchirure, puis comprimer et glacer. En cas d'élongation, ou contracture , puisqu'il n'y a pas de saignement, on peut masser et chauffer.
MICROTRAUMATOLOGIE
Ce sont des blessures occasionnées par la répétition de mouvements sportifs exécutés un grand nombre de fois par les mêmes articulations, os ou tendons.
Lésions osseuses : L'exemple type est la fracture de fatigue, touchant surtout les os des membres inférieurs ( métatarsiens, tibias). Cette fracture est favorisée par le surentraînement, les sols durs et se manifeste par une douleur d'apparition progressive. Elle impose un long repos sportif.
Lésions articulaires : Les microtraumatismes favorisent les lésions cartilagineuses, avec écrasement progressif puis arthrose secondaire. C'est ce qui se passe au niveau du rachis. La répétition des efforts entraine un affaissement du disque intervertébral, et des lésions articulaires postérieures (favorisées par l'hyperlordose).
Lésions tendineuses :
Les tendons supportent mal la répétition des contraintes. Le surmenage aboutit à une tendinite qui est une inflammation pouvant aller jusqu'à la rupture, heureusement assez rare ( tendon d'Achille, biceps ). Ces ruptures sont plus fréquemment observées en cas de dopage aux anabolisants, car si la masse musculaire peut se développer, le diamètre des tendons ne peut pas être augmenté, ce qui aboutit à un déséquilibre des tensions.
La partie essentielle du traitement des tendinites est le repos qui doit être le plus précoce possible. On y associe des soins locaux comme l'ionisation, les ultra-sons ou la mésothérapie.
PREVENTION :
Compte-tenu des répercussions des blessures sur la carrière des sportifs et de leurs conséquences très nuisibles à long terme sur leur santé, il est essentiel de tout mettre en oeuvre pour assurer une prévention efficace. C'est pourquoi on a dressé un catalogue d'erreurs fréquemment constatées dans la pratique du sport et souvent responsables d'incidents ou d'accidents. La connaissance de ces erreurs et des moyens d'y remédier constitue le temps essentiel de la prévention.
Erreurs matérielles : Ce sont des chaussures mal entretenues ou inappropriées au sport pratiqué, une pelouse ou une piste en mauvais état, des tapis de réception insuffisants, un manche de raquette trop gros, une tension de cordage excessive, un mauvais réglage du vélo ...
Erreurs techniques :
Ce sont des gestes sportifs répétés mal réalisés (mauvaise position du dos, mauvaise technique de service, ... ) , ou très souvent un échauffement insuffisant favorisant les claquages au début de l'effort.
Erreurs d'entraînement : Beaucoup de sportifs qui se blessent sont dans un état de fatigue inhabituelle, en raison d'un surentrainement, d'un manque de récupération, de cycles d'entraînement mal conçus. A l'inverse. l'entrainement peut être insuffisant.
Erreurs diététiques : mauvaise hygiène de vie : un manque de sommeil, une hydratation insuffisante, des repas mal équilibrés ou pris à des horaires irréguliers, un non respect de la règle des 3 heures amènent des risques de blessure.
Mangue de soins : suivi médical insuffisant: bien des blessures sont secondaires à une première blessure négligée ou mal soignée (une contracture banale non soignée peut facilement amener un claquage). Souvent aussi la compétition est reprise tôt, avant la cicatrisation complète des lésions. Il est aussi évident que des anomalies rachidiennes importantes, des problèmes d'axes de jambes (genu varum ou valgum), des anomalies de pieds (pieds plats pieds creux), des hyperlaxités, exposent à blessures. Il faut donc s'assurer de l'absence d'incompatibilité d'ordre médical avec le sport pratiqué, d'où la nécessité d'un examen médical préalable pour dépister d'éventuelles contre- indications ( troubles cardiaques, hypertension, problèmes ORL) et pour orienter le sportif, surtout quand il est jeune, vers le sport le mieux adapté à sa morphologie et à ses capacités biologiques.